Cas clinique 7
Myélome osseux et fractures vertébrales
M X…
Agé de 51 ans, il se présente pour des douleurs rachidiennes importantes évoluant depuis 4 semaines en dehors de tout contexte traumatique.
Premier constat
Les radiographies puis le scanner dévoile une fracture de L1 avec au scanner un aspect en gruyère des vertèbres. L’aspect scanographique et l’absence de traumatisme font suspecter une fracture à basse cinétique et conduisent le médecin à rechercher une cause de fragilité osseuse. Il est ainsi découvert un myélome osseux. Le patient est pris en charge en hématologie pour cette maladie. L’IRM indispensable et sans injection permet de s’assurer de l’absence de compression de la moelle épinière et de risques neurologiques.
Un traitement spécifique de l’affection hématologique est mis en place.
1 mois plus tard les douleurs rachidiennes augmentent obligeant un traitement morphinique. Les radiographies rachidiennes montrent l’aggravation de la fracture vertébrale de L1 et l’apparition de nouvelles fractures en T12, T11 et L2. Le patient est alors orienté vers le Docteur Pouit, chirurgien spécialisé dans ce type d’atteinte osseuse.
Prise en charge
Un traitement local par augmentation vertébrale est réalisé sous anesthésie générale permettant de traiter les vertèbres T9 à L3. Le jour de l’intervention, le soulagement de la douleur permet au patient de se lever. Le traitement morphinique est réduit très progressivement. Le patient peut rentrer chez lui.
Suite
Le patient est suivi régulièrement par le chirurgien : informé de la valeur sémiologique des douleurs il participe à son suivi osseux indispensable en complément du suivi hématologique au cœur de sa prise en charge.
Le patient sera dans un second temps traité par autogreffe ouvrant la porte vers la guérison.
ANALYSE
- Fragilité osseuse dans le myélome
- Fracture ou tassement spontané à basse énergie (sans chute)
- Fracture vertébrale de la charnière etprotection de la charnière dorso lombaire
- Valeur sémiologique des douleurs rachidiennes en pathologie tumorale
Fragilité osseuse dans le myélome
Les traitements chirurgicaux par augmentation vertébrale permettent une réhabilitation rapide tout en diminuant les risques chirurgicaux. La réduction de la durée d’hospitalisation, la reprise de la mobilité et du travail permettent une réinsertion dans le tissue social, familial et économique. Ces traitements, au delà du simple fait qu’ils constituent une avancée médicale, réduisent les coûts directs et indirects.
Fracture ou tassement spontané à basse énergie (sans chute)
La particularité de cette maladie est qu’elle entraîne des fractures ou tassements sans traumatisme dites spontanées ou à basse énergie survenant du simple fait de la verticalisation sur notre planète où règne la gravité.
Fracture vertébrale de la charnière et protection de la charnière dorso lombaire
La colonne dorsale est plutôt rigide du fait de la cage thoracique. Ce n’est pas le cas de la colonne lombaire souple du fait de la mobilité des vertèbres entre elles. Dans les mouvements ordinaires ou ceux générés par un traumatisme, l’énergie cinétique se libère à l’interface entre ces deux segments provoquant ainsi les fractures. C’est la raison pour laquelle ces dernières surviennent dans la plupart des cas à cet endroit de la colonne et sont sources de déformations importantes à l’origine de handicaps du quotidien et de perte d’autonomie chez les patients quel que soit leur âge. Il est important de traiter l’ensemble de cette zone charnière lorsque le chirurgien intervient pour éviter ces évolutions très néfastes.
Valeur sémiologique des douleurs rachidiennes en pathologie tumorale
Il existe une corrélation très étroite entre la douleur ressentie et l’atteinte tumorale entraînant une fracture vertébrale ou pas. Cela induit que toute douleur rachidienne inhabituelle ne diminuant pas avec le repos au bout de quelques jours doit conduire aux explorations rachidiennes sans tarder pour rechercher un tel phénomène. Il n’existe pas de fumée (douleur) sans feu (lésion tumorale) et surtout toutes les lésions tumorales génèrent des douleurs très tôt dans leur évolution.