Augmentation vertébrale dans le traitement des fractures
Intérêt des techniques
Timelapse d’une opération de la colonne. Photos prise par le Dr Pouit.
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Révolution dans la prise en charge des fractures vertébrales
La mise en place de matériel d’ostéosynthèse intervertébrale initiée notamment par l’équipe du professeur ROY CAMILLE (Plaque de Roy Camille) a révolutionné la prise en charge des fractures vertébrales post traumatiques notamment en permettant une mobilisation des patients avec verticalisation ce qui n’était pas possible auparavant : les patients restaient alités de nombreux mois le temps d’une réparation endogène (qui ne permettait pas une correction des déformations induites par la fracture).
De la même façon la mise en place de matériel d’ostéosynthèse intravertébrale scellé par cimentoplastie a, de nouveau, révolutionné la prise en charge de ces fractures vertébrales post traumatiques et a ouvert la possibilité d’une prise en charge des fractures dans l’ostéoporose. Ces techniques beaucoup plus récentes, nécessitent un plateau technique adéquat, des opérateurs formés et expérimentés et enfin des équipes dédiées. C’est la raison pour laquelle tous les centres ne sont pas en mesure de proposer cette prise en charge.
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Prise en charge des fractures post traumatiques
Au delà du simple fait de pouvoir traiter des patients qui ne l’étaient pas auparavant notamment dans les fractures induites par l’ostéoporose, l’intérêt de ces techniques est considérable en
• évitant un abord chirurgical invasif et délabrant (puisque l’intervention se fait en percutané sans incision avec une approche à ciel ouvert)
• en limitant les risques d’infection locale
• en limitant les risques d’hématome
• en limitant les risques de blessure neurologique
• en permettant une réhabilitation immédiate
• en autorisant une hospitalisation courte de 48 heures ou en ambulatoire
Au plan biomécanique chaque vertèbre constituant la colonne est mobile (3 articulations par vertèbre). La réalisation d’une ostéosynthèse intervertébrale conduit à une rigidification d’un segment de la colonne reportant ainsi les contraintes de charges aux étages adjacents (sur les articulations et l’ossature osseuse).
Cela n’est pas sans conséquence à moyen terme en provoquant le développement des problématiques de syndrome adjacent et dans l’ostéoporose en favorisant la survenue de nouvelles fractures (raison pour laquelle il est vivement déconseillé d’utiliser ces techniques dans ce dernier cas de figure sans précautions particulières).
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Qu’elle est la place du corset, traitement dit “conservateur”, dans la prise en charge ? Il y a-t-il des solutions alternatives ?
“En l’absence de possibilité chirurgicale pour traiter les fractures vertébrales il a été développé dans les années 30 par un médecin et chirurgien allemand à Vienne, Lorenz Böhler une technique dite orthopédique pour réduire, immobiliser et autoriser le mouvement (éviter l’immobilisation au lit durant des semaines) : le corset.
Initialement fait sur moulage, en plâtre et dans des conditions biomécaniques strictes il est actuellement fait sur mesure en polyéthylène; le port se fait sur une période de 6 semaines à 3 mois ou plus, variable selon les situations.
Malgré ces évolutions techniques, qui ne respectent pas d’ailleurs les règles de biomécaniques voulues initialement par Böhler, perdant ainsi son intérêt, le suivi de ce traitement reste très contraignant, difficilement supporté, génère des douleurs et des blessures cutanées dans certains cas.
Il reste actuellement trop largement prescrit dans les fractures vertébrales induites, par l’ostéoporose notamment, mais aussi post traumatique alors qu’au delà de son efficacité limité son coût reste supérieur au traitement par augmentation vertébrale.
Pour ces raisons nous ne préconisons plus ce dernier dans le traitement des fractures et dans la plupart des cas, d’autant plus que le Centre dispose de toute l’infrastructure pour proposer l’alternative que sont les techniques par augmentation vertébrale.”