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Cas clinique 19

Madame V, la peur de l’opération…

Madame V

Mme V a 81 ans et elle consulte début 2023 accompagnée de sa fille. Elle est adressée pour 2 fractures de vertèbres T12 et L1. Ce sont des fractures instables. Elle ne peut plus marcher à cause des douleurs et de la gêne occasionnée mais elle redoute les interventions chirurgicales et préfère rester avec sa douleur. Elle prend un traitement pour ostéoporose et porte un corset comme alternative mais elle n’a jamais été complètement soulagée. Elle est alors hospitalisée pendant plusieurs mois en institution surtout à cause de la perte d’autonomie engendrée. En juin 2023 elle rentre chez elle avec un lit médicalisé, en hospitalisation à domicile et ne porte plus de corset.

 

Perte d’autonomie

Force est de constater qu’elle est grandement impactée dans sa vie quotidienne du fait qu’elle n’a pas été «réparée». Au prix d’efforts significatifs, elle retrouve de l’autonomie, profite de la levée de l’hospitalisation à domicile mais son autonomie ne lui permet que de rester seule chez elle, elle ne fait plus de sorties.

En juillet 2024, suite à un effort, elle retrouve une situation identique à début 2023 et l’imagerie fait apparaître une nouvelle fracture en T8. La cascade continue, il faut vraiment traiter ! Mme V est toujours réticente pour une intervention. Le docteur propose alors de ne pas intervenir pour cette nouvelle fracture mais il la convainc d’accepter à la prochaine. Sa fille et le chirurgien lui expliquent que sinon elle perdra son autonomie et sa possibilité de vivre à son domicile. Malheureusement même avec un traitement de 2 ans de biphosphonate, les fractures continuent en cascade.

 

Que faire ?

Pour les fractures en cascade il faut prendre en compte que les traitements de l’ostéoporose ne rétablissent pas toujours une solidité osseuse suffisante et n’évitent pas toute nouvelle fracture même s’ils contribuent à garder une certaine autonomie. Le corset quant à lui ne produit pas d’effets intéressants. La solution pour éviter la perte d’autonomie et permettre aux patients de retrouver un confort dans leurs vies quotidiennes reste la réparation par augmentation vertébrale qui peut être pratiquée même sur des patients âgés.

 

La difficulté de convaincre…

L’enjeu de taille est le maintien à domicile. Il est essentiel tant pour le patient et sa famille que pour le système de soins. En effet les aidants dans les institutions peuvent mieux accompagner les résidents s’ils sont moins nombreux et s’ils sont plus autonomes. Dans l’intérêt général, les médecins, aidés par la famille, doivent parfois vraiment convaincre les patients de choisir des solutions thérapeutiques qui leur permettront de récupérer de l’autonomie et donc du confort de vie.